Alors qu'Ariel Sharon vient darriver, hier dimanche, à
Washington pour rencontrer le Président George Bush et lui
présenter un plan de paix entre Israéliens
et Palestiniens dans lequel il compte écarter toute participation
de Yasser Arafat, Human Rights Watch publie un rapport dénonçant
les pratiques illégales et cruelles des FDI (Forces de Défense
Israéliennes) lors de la prise du camp de Djenine, début
avril 2002. H.R.W. parle même de crimes de guerre dont beaucoup
de civils palestiniens ont été les victimes durant
cette opération militaire (utilisation de boucliers humains,
exécutions de civils handicapés, refus de soins aux
blessés, utilisation darmes disproportionnées
comme des missiles antichars contre des maisons...). Létude
que H.R.W. a menée à Djenine montre que des abus graves
ont été commis et quune enquête approfondie
est indispensable pour faire reconnaître ces exactions meurtrières,
à la fois par le gouvernement israélien mais aussi
par la communauté internationale. Trois experts de H.R.W.
ont été dépêchés sur place et
ont recueilli récits et témoignages afin détablir
ce rapport qui devrait servir, selon le souhait de lorganisation
de défense des droits humains dans le monde, à déclencher
une enquête plus profonde et précise. De leur côté,
les membres des FDI nont pas accepté de répondre
aux demandes dinformations de Human Rights Watch. Alors quaucun
inspecteur des Nations Unies na encore la possibilité
de pénétrer dans le camp pour y conduire son enquête,
H.R.W. en appelle à la responsabilité de lorganisation
et de ses membres pour satisfaire aux droits militaires, civils
et humanitaires internationaux.
« De telles enquêtes relèvent
d'abord et avant tout du devoir du gouvernement israélien
mais la communauté internationale doit s'assurer qu'une réelle
recherche des coupables aura réellement lieu » a déclaré
Peter Bouckaert, chercheur à Human Rights Watch et membre
de l'équipe d'enquête. Malgré la détermination
de Human Rights Watch à vouloir clarifier la situation en
terme de responsabilité des FDI dans une action militaire
fortement controversée, aucune décision denquête
émanant des autorités internationales na été
émise.
Comment peut-on avoir laudace de présenter
un plan de paix alors que lon a montré
et démontré par des actes inhumains que lon
est uniquement un homme de guerre ? Pouvons-nous croire à
un plan de paix émanant de lautorité palestinienne
alors quelle vient de commander une action militaire dans
laquelle des abus et des crimes de guerre ont été
commis contre des civils israéliens ? Non, personne nen
serait dupe ! Comment croire, alors, à la sincérité
et à la bonne foi de M. Sharon dans son prétendu désir
de paix quil vient présenter à ses protecteurs
et fournisseurs darmes américains ? Une nouvelle mascarade
qui nous démontre, une fois encore sil le fallait,
que si le processus de paix ne pouvait aboutir quen labsence
de M. Arafat à la table des négociations, il le pourrait
tout aussi sûrement sans la présence de M. Sharon !
Thierry Robin - mai 2002
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