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Analyse actu-générale...

_ L'axe des Etats malfaisants ___________


La tension est montée d'un cran ces derniers jours entre l'Irak, les Etats-Unis et l'Angleterre. Tony Blair, le Premier ministre anglais s'est même rendu auprès de George W. Bush, au Texas, afin de convenir d'une politique commune “de circonstance” à l'égard des officiels irakiens, Saddam Hussein à leur tête. A l'origine de ce nouveau “bras de fer”, opposant Bagdad à Washington et Londres, se trouve la seule et presque unique dissension qui prolonge un embargo meurtrier et des hostilités depuis plus de 10 ans : le contrôle permanent de l'armement irakien par des inspecteurs militaires dépéchés sur place par l'ONU. Cette contrainte, à laquelle Saddam Hussein a toujours refusé de se soumettre en totalité, participe à semer un trouble et une profonde incertitude sur les capacités militaires réelles de l'Irak. Or, aucun inspecteur n'a pu pénétrer en Irak depuis 1998, année de la dernière visite guidée.

Aussi, lorsque, suite à la dernière injonction du premier ministre anglais, Saddam Hussein a refusé catégoriquement la visite des inspecteurs sur son territoire, prétextant que ces derniers avaient terminé leur mission dans le temps qui leur avait été accordé, Messieurs Blair et Bush n'ont pu s'empêcher de réagir. Les révélations d'un déserteur irakien, récemment interrogé par la presse anglaise, apportant de nouvelles affirmations sur l'existence d'un programme de développement d'armes chimiques et bactériologiques en Irak, n'a fait qu'aggraver la situation. Lors d'un récent discours, le Président irakien en appelait même à la résistance ultime face aux attaques militaires annoncées par les deux alliés occidentaux affirmant que son armée était prête à se défendre avec des bâtons, des couteaux, des pierres, n'hésitant pas à comparer le sort de son peuple à celui des Palestiniens.

« Saddam Hussein doit partir », déclarait George W. Bush lors d'une récente conférence de presse à ce sujet. Pour lui, le fait de refuser à ce point la visite des inspecteurs de l'armement témoigne clairement que Saddam Hussein a quelque chose à cacher et qu'il continue de menacer le monde. Et Tony Blair d'ajouter : « Une action militaire pourra être envisagée si le Président irakien n'accepte pas nos conditions... ». Faut-il toutefois rappeler que Saddam Hussein n'est pas le seul à refuser l'accès de ses laboratoires militaires secrets spécialisés dans des projets d'armes chimiques et bactériologiques ? Le parti républicain, dont George Bush est le représentant, a toujours refusé de signer une convention internationale permettant à des inspecteurs d'avoir accès aux programmes de développement d'armes chimiques et bactériologiques des Etats-Unis et de pouvoir en limiter le nombre sur son territoire. Y-a-t'il réellement, comme le proclame George Bush, un seul « axis of evil states » (axe des Etats malfaisants) sur terre, symbolisé par l'Iran, l'Irak et la Corée du Nord ? Le 35ème parallèle invite, pourtant, à la réflexion !

Thierry Robin - avril 2002



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