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Analyse actu-générale...

_ De l’humain sinon rien ! ________________________



Le 10ème sommet entre l’Union Européenne et la Russie a eu lieu ce lundi 11 novembre 2002 dans un état d’esprit qui a de quoi laisser sans voix les défenseurs de la cause pacifique et humaine ! Un communiqué émanant de l’U.E., à la veille de la rencontre, énonçait, en effet, que « Les relations russo-européennes sont trop importantes pour être dominées par la question des droits de l'homme ». Cette phrase résume à elle seule le fonctionnement des institutions de nos sociétés et les bases sur lesquelles elles fondent leurs relations et leurs échanges.

Alors que les issues politiques et diplomatiques pour résoudre le conflit en Tchétchénie sont fermement écartées par M. Poutine, les ultimes valeurs éthiques, à défaut d’être humaines, sont lamentablement bafouées. Pire ! Elles sont anéanties par de telles déclarations. Si la question des droits de l’homme – c’est-à-dire, le simple droit à la vie des êtres humains – est enterrée par peur de provoquer la susceptibilité de dirigeants sans scrupules et bellicistes, comment pouvons-nous encore parler de démocratie et des pseudo-idéaux qui lui sont rattachés ? Vladimir Poutine et ses conseillers militaires prennent manifestement une voie suicidaire en valorisant l’attitude “ va-t’en guerre ” vivement reprochée à l’administration Bush pour combattre ce qu’ils nomment sans nuance “ le terrorisme mondial ”. Ils utilisent ainsi ce courant paranoïaque pour justifier leurs actions militaires abusives.

En effet, depuis la prise d’otages menée par un commando tchétchène dans un théâtre à Moscou du 23 au 26 octobre derniers, le Président russe se montre extrêmement dur et intransigeant quant à l’avenir du conflit en Tchétchénie. Aucune négociation ne sera envisagée avec les chefs militaires tchétchènes ni même avec le Président modéré élu, Aslan Maskhadov, que M. Poutine n’hésite pas à comparer à Ben Laden et au Mollah Omar. Alors que l’opération des forces russes “ Alpha ”, sous le haut commandement du Kremlin, a été à l’origine de la mort de 128 personnes parmi les otages (du fait de gaz suspects utilisés lors de l’assaut), alors que l’armée russe, emportée dans le cycle infernal de la guerre, multiplie les exactions et les frappes contre des civils tchétchènes, des hypocrites continuent d’affirmer que le “ mal ” est ailleurs et tentent de justifier des actes inhumains.

M. Poutine a haussé le ton. Il a de nouveau franchi un palier dans son inflexibilité et sa dureté face aux Tchétchènes. Mais l’obstination belliqueuse des dirigeants russes n’a rien à envier à celle de leurs homologues indépendantistes tchétchènes dont les actes sont unanimement condamnés. Dans cette course folle et désordonnée contre le terrorisme international, les dirigeants des deux grandes puissances mondiales perdent leur sang-froid en même temps qu’ils perdent chaque jour leur crédibilité. Et lorsque l’Union Européenne énonce de tels propos, se disant prête à occulter le sujet des droits de l’homme dans le seul but de ne pas mettre en péril ses relations avec la Russie, elle ruine elle-même une large part de son crédit.

Et pourtant, si l’impératif inconditionnel du respect des droits humains ne vient pas, au plus vite, consolider les fondations creuses de nos valeurs démocratiques actuelles, le schéma mondial de nos sociétés humaines, inique et partiale, s’effondrera tôt ou tard. En outre, si tout n’est pas mis en œuvre pour élaborer, dès à présent, de nouveaux modèles de sociétés pour les décennies et les siècles à venir, nous revivrons perpétuellement les mêmes tragédies. Sans la conscience absolue du caractère sacré de toute vie humaine et, par conséquent, du respect ferme et inaltérable des droits humains, nous ne sommes rien et l’humanité tout entière ne peut espérer devenir meilleure !

Thierry Robin - novembre 2002



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