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Thierry ROBIN - Photographe
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:: Le nouveau féminisme ?
Ces derniers mois, en France, le débat sur les fondements et l'évolution du mouvement féministe a resurgi. Au milieu de la polémique, se trouvent plusieurs facteurs qui sembleraient révéler certaines divergences de vues sur la nécessité d'élaborer "un nouveau féminisme". Ainsi, il y a eu la marche des femmes des quartiers qui s'est terminée le 8 mars 2003 et qui a surpris tout le monde, y compris les féministes de la première heure. Faut-il redescendre dans les rues pour dénoncer les conditions de vie quotidienne de certaines femmes et jeunes filles des cités ? Ou faut-il se battre uniquement au niveau des institutions, "prendre le taureau par les cornes" afin de le faire plier et diriger son regard vers une réalité féminine encore trop discriminée ? Les femmes reprochent aux femmes une différence de combat, d'idéologie, de terrain, d'époque. Le fossé social qui séparait ces filles des rues des féministes plus traditionnelles s'est dévoilé à l'occasion de cette initiative civique. C'est à ce moment aussi, qu'Elisabeth Badinter fait éditer son dernier livre "Fausse route : retour sur 30 années de féminisme" dans lequel elle dénonce "les dérives du féminisme". Trop de "différencialisme" et de "victimisme", selon elle, ont dénaturé les idéaux et la réalité des véritables luttes qu'engageaient les féministes d'il y a 30 ans pour leur droit, leur reconnaissance, leur protection, la parité et l'égalité. Alors que la plupart des revendications se focalisaient sur la parité dans le milieu politique et décisionnaire, des milliers de femmes venaient témoigner de leur "reality show" quotidien, en le jetant à la conscience des élus et des quidams ébahis... Mais, évitons de tomber dans le piège de la querelle, de ce besoin "alimentaire" d'émotions - quotidien lui aussi - dont l'être humain est prisonnier et qui le conditionne à ne vivre l'évolution de la société qu'à travers les guerres intestines des mouvements, souvent sans réelles conséquences. " Ah ! Vous voyez, elles ne sont pas d'accord entre elles. Les "Chiennes de garde" vont se "bouffer" entre elles. " Attention ! Dans ce monde et la définition de ses codes, dès lors que vous endossez la responsabilité d'un mouvement de contestation, surtout lorsqu'il est féminin, il ne faut surtout pas vous "louper" ! Sinon, vous risquez de perdre lamentablement votre crédit, votre identité et la légitimité même de votre lutte. Mais soyons juste. D'accord pour ne pas s'installer dans un "statut de victime" persistant et récurant. Mais il n'existe pas - ou très peu - de victime fiction. S'il a fallut 30 ans aux femmes françaises pour atteindre le chiffre de 71 élues sur un total de 577 députés (un peu plus de 12%) aux dernières élections législatives de juin 2002, il y a de quoi se "victimiser" et se demander ce qu'il faudrait imaginer de plus pour faire reconnaître son existence, affirmer son identité ! Et vous vous rendrez compte que ce sont toujours les victimes qui en viennent à s'interroger sur elles-mêmes et sur les erreurs qu'elles auraient pu faire, jamais ceux qui ont en charge le système qui tend à les discriminer. Bref, lorsque, toutes discriminations confondues, il apparaît que seulement 5% des femmes font partie des conseils d'administration des entreprises du CAC 40, 15% occupent des postes de dirigeantes d'entreprises technologiques, 95% des patrons des grandes entreprises sont des hommes. Mais aussi, que la France arrive au 13ème rang européen pour la féminisation du parlement et qu'enfin l'on enregistre environ 20% de femmes victimes de violence domestique, il y a largement de quoi s'interroger. Je poserais une seule question pour conclure : pourquoi les femmes, à travers les différents mouvements féministes qui les représentent, doivent-elles, depuis toujours, passer par la lutte et les revendications pour faire valoir leurs droits ? Si cela vous semble normal, très bien, laissons faire l'histoire et écoutons d'une oreille discrète les slogans criés dans les rues ou les interventions télévisées de femmes qui revendiquent le droit à exister, à être aimées. Ou bien, si la nature de ces combats vous semble injuste et que vous les considérez comme des témoins indignes de notre époque, alors, suivons, encourageons et conduisons l'édification du nouveau féminisme, comme l'essence même du nouvel humanisme. C'est, pour le bien de l'humanité même, l'affaire de tous !
Par Thierry Robin - 22:10:07 -- Un
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:: Les vraies fausses raisons
Alors que le Département d'Etat américain scande à qui veut l'entendre que l'Irak a été débarrassé du joug du régime de Saddam Hussein, en partie pour rendre sa liberté au peuple irakien, et en particulier aux femmes, les observateurs internationaux s'interrogent. En effet, la légitimité de cette guerre ayant été largement contestée par une grande partie des peuples du monde, surtout par les pacifistes et partisans d'une résolution “sans armes” du problème irakien, le Département d'Etat est toujours en quête de preuves “irréfutables”, susceptibles de justifier son “intervention” ! Et, comme par magie, un parallèle avec les femmes afghanes tombe à point nommé. Grotesque hypocrisie qui se révèle par deux points principaux. Tout d'abord, les femmes afghanes n'ont pas été sauvées suite à l'intervention américaine et le travail des ONG sur place est là pour le prouver. Ensuite, tous les spécialistes de l'Irak et les historiens sont d'accord pour dire que ce peuple a toujours été précurseur sur tous les autres pays “musulmans” de la région lorsqu'il fallait garantir aux femmes la plupart de leurs droits fondamentaux. Les Irakiennes avaient plus de liberté que les femmes afghanes avant l'arrivée même des Talibans à Kaboul. Le régime dictatorial de Saddam Hussein n'a pas plus opprimé les femmes que les hommes, opposants politiques, Chiites ou Kurdes. La tyrannie du “Raïs de Bagdad” ne faisait pas de distinction de sexe : il utilisait tous les moyens de répression à sa disposition afin d'instaurer la terreur, se servant alors des femmes comme outil de pression interne ou vitrine de propagande à destination des observateurs internationaux qu'il trompait. Et tous les dirigeants des pays riches fermaient les yeux avec complaisance sur le caractère perfide et génocidaire de ses agissements. Aujourd'hui, à l'heure de la reconstruction “démocratique” de l'Irak, il est temps de surveiller si les femmes pourront jouer leur rôle au côté des hommes comme elles le réclament si justement. Rien n'est moins sûr aux vues de la première grande réunion qui s'est déroulée le 15 avril à Bagdad ! En effet, elles n'étaient que cinq à y avoir été conviées. De toutes façons, s'il faut compter sur la participation des femmes, il faudra tout aussi en accepter les spécificités en matière de sensibilité pour ce qui concerne leur conception de la vie politique, civique et sociale. Les femmes sont reconnues comme étant beaucoup moins enclines aux luttes de pouvoir et aux arrangements politico-financiers. Peut-être parce que les hommes les ont écartées depuis longtemps de la sphère décisionnaire et qu'elles ne sont pas, comme la plupart d'entre eux, corrompues aux vertiges du pouvoir. Peut-être et surtout parce que leurs préoccupations sont ailleurs. Ce qu'elles veulent, c'est construire un avenir qui serait favorable à leur épanouissement et à celui de leurs enfants, au côté de leurs homologues masculins, il va sans dire. Mais qui les écoutera ? La question essentielle pour les intervenants internationaux - et surtout américains - impliqués dans ce “remodelage” de la région est de déterminer si les femmes ne constitueraient pas un frein dans la réussite des accords “économiques”, en pourparler actuellement, liés à l'exploitation des richesses pétrolières du sous-sol irakien. Nous pouvons aisément imaginer un gouvernement constitué à égale proportion de femmes et d'hommes. Les priorités revendiquées ne seraient résolument pas les mêmes. En simplifiant les tendances : nourriture, égalité sociale et respect des droits pour la gente féminine ; pétrole, luttes ethniques de pouvoir et violation des droits internationaux relatifs à l'exploitation de l'or noir pour la gente masculine. Et, pour l'instant rien n'a été spécifié par les différents protagonistes à la réédification du pays quant à l'effort particulier consenti en direction de la participation des femmes au nouveau gouvernement. Oui, le peuple irakien souffrait sous le régime de Saddam Hussein. Oui, les femmes étaient, aussi, maltraitées. Mais, c'est dans les jours, les mois qui viennent, lorsque le nouveau paysage politique irakien sera révélé en filigrane, que nous pourrons entrevoir - juste la partie visible de l'iceberg - si l'enjeu de cette campagne aura été humain ou délibérément stratégique… Pour nous, observateurs avertis de ce ballet de rois de pacotille, il est toujours temps de ne pas laisser encore une fois l'histoire inscrire dans le cœur des plus “purs(es)” les maux de la désillusion. Tout reste à construire pour le peuple irakien. Et c'est à ce niveau que l'on distingue la vraie valeur, la profondeur, la véritable intelligence d'un être ou d'un groupe d'individus de celles ou ceux qui se sont limités dans leur identité par des tentations belliqueuses. Détruire ou créer, telle est l'alternative fondamentale qui s'offre à l'être humain. La destruction est le langage de la perfidie, de la division et de la lâcheté morale et spirituelle. La création fait appel à un autre mode de communication plus subtile, accessible uniquement aux amoureux de l'humanité, de l'union actuelle et à venir des peuples de la terre. Pour l'heure, les femmes apporteraient, sans aucun doute, le ciment de vie indispensable à cette tentative de rebâtir une nation sur les ruines et les morts d'une énième guerre, de vaine gloire !
Par Thierry Robin - 10:46:22 -- Un
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