Aujourd'hui, ce mois d'octobre 2003, je pars en Irak dans le cadre d'une action humanitaire organisée par l'association ABIR, accompagnant 3 de ses membres féminins.
Cette expérience est capitale, humainement. Elle est cruciale aussi pour les différentes sensations et réalités que je vais “imprimer”, révéler dans mes textes et mes photos. Mon sujet de prédilection reste la condition des femmes et des filles, ici en Irak. Je pars écouter leurs mots, leurs silences, leurs revendications et leurs espoirs, saisir leurs regards, un moment de leur vie de femme, de fille dans la tourmente, dans un conflit qui n'en finit pas. Je vais à leur rencontre comme on va rendre visite aux êtres, aux membres de sa propre famille humaine. C'est là tout l'essentiel. Peu importe ce que ces femmes oseront ou pourront me dire, me dévoiler de leur existence, de ce qu'elles sont. Tenter de déchiffrer le langage de l'âme humaine dans une telle situation donnera tout son intérêt à ce travail, un témoignage unique de notre temps.

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Plusieurs reportages seront réalisés et extraits de ce voyage. Parmi ceux-là nous compterons celui qui sera effectué sur l'action de l'association ABIR et sur les femmes, membres, qui veulent mener à bien cette mission. Un autre se concentrera sur ces femmes qui participent à la gestion des différentes structures d'accueil à Bagdad et celles qui en bénéficient (voir extrait ci-dessous). D'autres enfin seront possibles que je ne peux révéler dès aujourd'hui car dépendant de notre travail sur place et des opportunités qui se présenteront sur le moment (investigations, témoignages, interviews…). Cependant, ils seront toujours investis de l'intérêt porté à la condition de vie des filles et des femmes en Irak plongées de force dans une actualité brûlante qui les consume chaque jour davantage.

… Thierry Robin “Centifolia” - email - tel : +33 492 571 632

:: Extrait issu du texte de présentation du voyage en Irak de l'Association ABIR :

Ce voyage a été organisé dans le but d'amener du matériel à un dispensaire (Al Hourryya), un orphelinat (Dar An-Najat) ainsi qu'à une association locale (Al Amal), tous connus de l'association ABIR qui a déjà rencontré à plusieurs reprises les responsables de ces organismes lors de précédents voyages en Irak.
Le dispensaire Al Hourryya se situe dans l'un des quartiers populaires de Bagdad. Il est mené par une équipe de médecins, tous volontaires, qui accueillent entre 500 et 600 patients par jour. Ils récoltent également de l'argent pour acheter des médicaments, mais comme il y a pénurie dans les pharmacies, ils ne peuvent plus s'en procurer. Les responsables américains ont décidé que lorsque des médicaments seraient distribués, les centres comme ceux d'Al Hourryya n'en bénéficieraient pas, car ils ont été créés après la chute du régime de Saddam Hussein.

L'orphelinat Dar An-Najat se situe au bord du Tigre. Le bâtiment a subi une réhabilitation des locaux ainsi que la réparation de meubles, financée par une organisation non gouvernementale (ONG) arabe. Il accueille une cinquantaine d'enfants illégitimes, âgés de zéro à dix-huit ans, abandonnés dans la rue ou à l'hôpital.

Nous allons également rencontrer Hanaa Edward, la cinquantaine, rentrée en Irak après vingt ans d'exil volontaire. Hanaa a fondé l'association AL AMAL (l'espoir) avec des amis arabes et irakiens vivant à l'étranger. Elle soutient actuellement 2600 femmes et poursuit un objectif principal : lutter contre les discriminations faites aux femmes durant le régime de Saddam Hussein. L'association est active dans le domaine de la santé, de l'éducation et organise des séminaires de sensibilisation et de débat sur les droits et lois relatifs aux femmes. L'association a créé un lieu de refuge pour les femmes battues et travaille également dans un programme concernant la contamination de l'eau.

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