Les trafics d'êtres humains ne cessent d'augmenter. C'est ce que confirment les instances internationales appuyées par les résultats du dernier rapport révélé par le département d'état américain et qui dresse une liste des pays les plus laxistes en terme de mesures visant à endiguer l'exploitation d'êtres humains. L'immigration clandestine à des fins de commerce sexuel ou de travail forcé débordant sur l'esclavagisme semble se répandre et trouver un véritable écho auprès de certains pays du monde. Ainsi, en Europe, en Amérique Latine, en Afrique ou en Asie, les plaques tournantes du commerce d'âmes humaines par lesquelles transitent quelques 8,5 millions de mineurs offrent en permanence de la "chair fraîche" à ceux qui en deviendront les propriétaires ou les clients.
La FIDH (Fédération Internationale des droits de l'Homme) avait, en 2000, établi un dossier sur le " trafic et la prostitution dans le monde ". Il y était mis en évidence la relation étroite entre les deux formes d'exploitations, la première servant la plupart du temps à alimenter le marché fructueux (pour les trafiquants) de la seconde, participant ainsi, à perpétuer l'offre et instaurer un système de " self-service " de la " matière première " humaine afin de satisfaire la demande, elle aussi clandestine.
La difficulté dans ce genre d'affaire, c'est que l'argent issu du trafic humain rapporte à tous les protagonistes qui se trouvent sur la chaîne d'exploitation, sauf bien sûr, pour les derniers maillons, les victimes, qui ne deviennent, en fin de compte, que des machines " rotatives " élevant l'exploitation au niveau industriel.
Il est alors plus facile de comprendre la réticence ou l'inertie de certains pays à appliquer des mesures qui tendraient à réduire voire éliminer - on peut rêver - le trafic d'êtres humains sur leur territoire. Des enquêtes menées par des journalistes audacieux montrent régulièrement toute l'horreur - il en est encore besoin - de ce ballet abject, joué devant un parterre de responsables, de politiques peu concernés… et on en vient à réaliser que pour sauver des êtres humains, il faut être humain, avant tout.