Il semblerait donc que cette histoire de "chasse au bambi" soit un vaste canular dont l'objectif - atteint ? - n'était autre qu'un coup de publicité. Il n'est pas nouveau que ce genre de procédé "choquant", poussant au-delà des limites du ridicule l'exploitation d'un scénario réalité, serve à attirer l'attention. La section du site "Hunting for bambi" consacrée aux trophées nous laissait ainsi sceptique sur la véracité de ce jeu. Mais pourquoi pas ? Dans le monde de l'exploitation de l'image de la femme, l'humanité n'est-elle pas allée déjà aussi loin ? Et ne nous laissons-nous pas heurter plus par la forme que par le fond ?
Pour ce qui est de cette douteuse facétie, nous pourrions penser, après coup, que l'idée était audacieuse - glauque ? - voire originale. Mais il n'en est rien. En effet, outre la possible singularité des thèmes de mise en scène, les pauvres ingrédients qui alimentent la publicité moderne dans le but de vendre mieux restent lamentablement les mêmes : la nudité de la femme et la violence à la fois sur les sujets et dans les thèmes. De quoi nous interroger sur les images et informations dégradantes (pour les femmes et le genre humain) que nous avalons, engloutissons à longueur de journée à travers d'innocents divertissements. Sur terre, donc, rien de nouveau.Pour 5 000 à 10 000 Dollars, des hommes, qui en ont les moyens, peuvent se payer, dans les environs de Las Vegas, aux Etats-Unis, une partie de chasse insolite : la chasse aux Bambis. Armés de fusils à balles de peinture (paint balls), propulsées à plus de 320 km/h, des hommes traquent le “Bambi” et tentent de le toucher en tirant dessus, au milieu de plusieurs hectares de forêt et d'arbustes. Le Bambi ne meurt pas, non, il est simplement marqué d'une tache de peinture rouge, verte ou jaune lorsque la balle éclate sur lui. Sa mission à lui est bien entendu de ne pas être découvert et coloré de peinture, signe qu'il aurait été atteint par une de ces munitions. “C'est très amusant”, explique Georges Evanthes qui vient juste d'éclater une balle dans le dos d'un Bambi. « C'était sexy, très excitant »…
Georges n'a jamais était chasseur de toute sa vie. Mais, dès qu'il a su qu'il pourrait chasser le “Bambi”, cela a réveillé en lui des instincts cachés. Il s'est inscrit au jeu, a payé la somme adéquate, bien décidé à “se distraire”.
Mais qu'est-ce qui peut être aussi excitant et sexy à la fois dans la chasse aux “Bambis” ?
Et bien c'est que les “Bambis” ne sont autre que des jeunes femmes en baskets. Quoi ? ! Des femmes en baskets servent d'appât à des hommes qui, pour s'amuser, les chassent dans la nature et leur tirent dessus avec des fusils qui lancent des balles de peinture ? Pourquoi des femmes en baskets, me direz-vous alors ? Pour courir vite sans doute ? Et bien non ! L'autre particularité de ce jeu est que les baskets sont les seuls vêtements portés par ces filles. En clair, elles sont entièrement nues !
“Hunting for Bambi”, tel est le nom original de ce jeu qui semble remporter un franc succès outre-Atlantique, au point que des hommes font même le voyage depuis l'Europe et l'Asie jusqu'à Las Vegas pour y participer. Les filles gagnent, elles, entre 1 000 et 2 500 Dollars, selon si elles terminent le jeu vierges de toute trace de peinture ou pas. Gidget est l'une des “Bambis” qui a été touchée par Georges dans le dos (on taira l'endroit précis). Assise au sol, elle réalise : « Ça m'a blessé ! Ça m'a réellement blessé ! Je ne pensais pas que ça pouvait faire aussi mal ». Après lui avoir demandé si elle avait pleuré, elle a répondu : « Oui, un petit peu… ». Ce n'est pas grave, « c'est pour le fun ! », dira Georges tout heureux de sa prestation. A ce jour, les “BambiDolls” (Poupées Bambi) semblent provenir exclusivement d'un réseau de call-girls de la région de Las Vegas.
De son côté, la société qui fabrique et commercialise les fusils utilisés dans ce jeu a condamné vertement cette pratique en prévenant que, sans aucune protection vestimentaire et, au minimum, un masque sur le visage, les blessures pouvaient être très graves. Une balle tirée à plus de 320 km/h peut effectivement occasionner des lésions sur les parties du corps sensibles et moins sensibles. Un choc au visage peut irrémédiablement rendre une personne aveugle si le coup est reçu à proximité des yeux.
« Lorsque je vais chasser le cerf, je n'en vois aucun avec un casque du football (américain, s'entend) sur la tête. Ainsi, je ne veux pas en voir sur une de mes filles », déclare Michael Burdick, le créateur de ce jeu.
D'autres jeux similaires existent et vous proposent, à quelques détails près concernant les règles, au Costa Rica ou à St Petersbourg, de vous mesurer à 3 femmes nues, mais armées elles aussi de fusils chargés de “paint balls”. De quoi rendre la chasse plus excitante !
Les premiers psychologues invités à s'exprimer sur ce phénomène semblent quelque peu déconcertés. Ils soulignent unanimement, cependant, le caractère dégradant et dangereux de ce divertissement pour les femmes qui s'y prêtent mais aussi pour la sécurité des femmes en général au sein des sociétés qui laisseraient ce genre de pratique se développer. Faut-il l'avis d'un psychologue pour réaliser le niveau de perversité contenu dans cette chasse à “la femme” ? Un acte supplémentaire qui rappelle à quel point l'humanité ne s'aime pas et se dénigre dramatiquement. A travers la dégradation qu'elle fait subir particulièrement aux femmes, dans une société qui n'a de cesse de les prendre pour cible, elle révèle une fois de plus l'obscurité du gouffre dans lequel elle se laisse aspirer si souvent. Il serait temps de le comprendre !
De deux choses l'une : si c'est une blague, elle est de mauvais goût... mais on respire. Si c'est réel, alors...C'est en Suisse, du 10 au 14 juillet, que je vais rencontrer Dalila, Anne-Christine et les autres membres d'A.B.I.R, une association créée pour venir en aide aux femmes et enfants irakiens plongés dans la misère par un régime sanguinaire et totalitaire mais également par ces 13 années de guerre et d'embargo toutes aussi cruelles.
Nous allons d'abord nous rencontrer, pour la deuxième fois, et faire plus ample connaissance (bien que nous ayons déjà l'impression de tellement nous connaitre !!).
Je vous ferai part, dans la mesure du possible et à travers le weblog "Centifolia... sur les routes", petit frère de celui-ci, de l'essentiel de ces rencontres...
Si cela vous intéresse, alors cliquez !
A bientôt